L'histoire en elle-même tient en quelques mots...

Raymond Queneau - Exercices de style

Anne:

Texte original :

Une pénombre lourde comme les relents d'une messe de Minuit habitait la nef. De la ruelle approximante, le lampadaire crevait les vitraux et répandait sur les dalles fraîches un chatoiement obscène.
Et alors ça...


3 contraintes de Queneau :

-Animisme :
D’une ruelle contiguë, compatissant et bien content de n’y être pas, le lampadaire agrippait son œil au vitrail le plus proche et observait l’église. Il ne discernait que la pénombre, enfermée, et, pour la consoler, il s’efforçât de luire intensément. En se concentrant, il transperça les saints décors et projeta des reflets colorés sur ces habits de pénombre. Et alors…



-Ampoulé :
À l'heure où l'étoile du soir s'élève dans l'azur, une pondéreuse pénombre déjà gîtait en la demeure du Seigneur, majestueux lieu Saint où l'on pouvait encore sentir le dévot office du thuriféraire. De la venelle millénaire adjacente, un moderne ersatz des Lampades, pontifiant, percalisait les vitraux et offrait ainsi à l'œil du béotien un arrangement chamarré et lui évoquait les premières pages du Portrait de Dorian Gray.
Soudain, l'angoisse m'étreint.

-Olfactif :
En cette nuit et dans cette église, je parvenais à identifier les odeurs habituelles de dévots, de curés, de pigeons morts dans les tuyaux d'étain, une odeur âcre de panier de crabes, un brin de scandale, l'odeur chaude de la lumière percalisant les vitraux, le tout couvert par des relents eucharistiques d'encens.
Quand soudain je réalisai qu'une exhalaison résistait à toute identification...


1 contrainte inventée :

-Khâgneux
Introduction : Dans une église, de nuit.
Problématique : Comment introduire un peu d'action dans une description d'une église de nuit?
Partie I : Il fait noir, la pénombre est lourde comme les relents d'une messe de Minuit. On reste dans le champ lexical.
Partie II : De la ruelle approximante, un lampadaire éclairé les vitraux qui projettent des couleurs dans la nef. Action. Néologisme à la Rimbaud
Partie III : Et alors ça... Suspens...
Conclusion: Il faudrait écrire la suite.

Simon:

Texte original:

Tandis qu’il s’approchait de la boutique, il se rappela de sa promesse. Il se pressa de rentrer à l’appartement pour ne pas manquer son effet. En chemin, il rencontra une jeune fille, qu’il trouva bien peu vêtue pour la saison. Elle lui demanda son chemin d’une voix éteinte et résignée. Son visage semblait buriné par l’errance. Après lui avoir indiqué, il reprit son trajet vers chez lui, sur ce chemin qu’il connaissait si bien. Au pas de sa porte, il entendit la scansion du clocher : il était 20h.

Précisions

Un individu de sexe masculin, âgé de 32 ans, 8 mois et 16 jours, taille de 1m81 et pesant 69 kg se trouvait à 110 mètres de la boutique dans laquelle il voulait se rendre. En un dixième de seconde, ses synapses se mirent en branle et convoquèrent le souvenir de sa promesse. Par une figure de rotation à 180° parfaitement exécutée, il se retourna et impulsa de sa jambe droite le mouvement d’une course. Le faible aérodynamisme qu’il déployait le limitait à une vitesse de croisière de 6 km par heure, soit 10 minutes et 22 secondes avant d’atteindre sa destination. A 371 mètres et 15 centimètres du chemin qui le séparait de la porte de son appartement, cet individu fut arrêté dans sa course par un autre individu de sexe féminin âgé de 24 ans, 2 mois et 9 jours, taille de 1m68 et pesant 55 kg. La jupe qu’elle portait volait à 60 centimètres du sol et laissait apparaître 12 kg de chair. Elle l’interpella et formula une demande au moyen de 16 mots et 41 phonèmes dont l’énonciation dura 7 secondes, suivi d’un silence de 3 secondes, afin de s’orienter plus justement dans la direction souhaitée. Le volume de sa voix était de 30 décibels à son apogée. Elle était parfois si inaudible qu’elle ne semblait pas attendre de réponse. La fatigue avait creusé sur son visage des sillons profonds de 2 millimètres qui répondaient à des poches de cernes de 1,3 centimètres sous ses yeux. La réponse de l’individu de sexe masculin était composée de 12 mots et 29 phonèmes. Son énonciation dura 4 secondes. Il reprit sa course progressivement alternant entre une vitesse de 3 à 5 km par heure. Sa connaissance quasi parfaite de l’itinéraire lui permis de gagner du temps et de rejoindre sa destination en 5 minutes et 44 secondes. Arrivé à 15 centimètres de la porte d’entrée de son appartement, les 8 vibrations successives provoquées par le tintement de la cloche de l’Eglise du village de Touvatrévite le renseignèrent sur l’heure qu’il était à ce moment précis : 20 heures.

Tanka

Le remord s’instille

Sur le chemin une rencontre

La direction opposée il prend

Au pas de sa porte

Le carillon sonne huit coups

Noms propres

A l’approche d’une Sophie, Gustave se rappela de Tobrouk. Tout à coup, Gustave rebroussa Chazal et se dirigea vers Pénates avant que Lares s’en mêle. Paloumpa interpella alors Gustave, afin de retrouver Samba. Les Esseintes de Paloumpa semblaient toutes Exupéry, comme si elles avaient été César par Auguste. Gustave de retour sur Pégase arriva finalement à Pénates. Aux pieds de Cerbères, Thalie chanta huit fois et mit Gustave au Cronos.

Contrainte personnelle:

Disparitions

Tandis qu’il s’approchait d la boutiqu, il s rappla d sa promss. Il s prss d rntrr l’pprtmnt pour n ps mnqur son fft. n chmn, l rncontr un jun fll, qu’l trouvt bn pu vtu pour l sson. l l dmnd son chmn d’n vox tnt t rsgn. Sn vsg smblt brn pr l’rrnc. prs l vr ndq, l rprt sn trjt vrs chz l, sr c chmn q’l cnnsst s bn. ps d s prt, l ntndt l scnsn d clchr : l tt 20h.

Elliot :

Texte originale :

Dans un rêve étrange

Dans la nuit bleutée

Effluves épicées

Et saveurs orange

Voyage ensablé

Au loin de l’asphalte

Et reflets dorés

Dans ce lieu sans haltes

Un homme est venu

Dans ce rêve étrange

Voilà qui dérange

Qu’est-il devenu ?

Exercice de style : récit

C’est dans un rêve étrange que je découvris la nuit bleutée, au-dessus du marché de la ville. Les effluves d’épices, de-ci de-là, donnaient une couleur orange aux différentes saveurs qui les accompagnaient. Ce voyage, dans les contrées de sables, dans les villes de terre cuite, me faisait oublier l’asphalte et le béton de mon quotidien. Le paysage, son ciel, ses étoiles, son humeur, tout pour moi brillait, discrètement mais sûrement, d’un doré intime et personnel, dans lequel je m’engouffrais. Mais soudain, un homme vint et prit l’espace de ce rêve. Une imposture, une prise d’otage inopportune… et mon rêve, qu’est-il devenu ?

Exercice de style : négativité

Ni réalité, ni banal, ce rêve étrange,

Ni de jour et ni blanc mais dans la nuit bleutée,

Et ses effluves ni légères et ni fades

Mais épicées, pleinesde saveurs orange,

Etait un voyage ni découvert ni près

Mais plutôt ensablé, au loin de mon quotidien.

Non pas au loin des souplesses très agréables

Mais au loin de l’asphalte grisonnant et noir.

Ce rêve n’était ni insipide ni triste

Mais plutôt brillant, doré, surtout adoré.

Mais soudain vint, non pas une femme, légère,

Ni un animal doux et affectueux mais

Un homme, qui prit non pas la réalité

Mais l’espace et le temps… Cela ni ne convient

Ni ne satisfait, mais dérange un rêve étrange,

Point banal, maussade… Mais qu’est-il devenu ?

Exercice de style : télégraphique

Rêverie / Nuit bleue / Odeurs épicées / Couleur orange / Voyage dans les sables / Absence asphalte / Reflets dorés / Lieu sans monde / Apparition homme / Rêve volé / Devenir inconnu.

Exercice de style personnel : drogué

Dans un trip kiffant, après un speed ou un fix, la nuit est bleue. Se dégagent des effluves brownsugar et des saveurs orange. Ce délire ensablé ne respire pas l’asphalte (et pourtant… il aurait pu !). La blanche a des reflets dorés…Mal coupée est la came dans ce lieu sans haltes, où quelques dealers s’incleanpour une piquouze et d’la H... C’est là qu’un homme arrive, un cold turkey prenant place et occupant mon flash, ma réalité irréelle, mon trip qui s’essouffle… Mon délire que devient-il ?

SOFIA

Texte original

Il est minuit. Deux amies chuchotent au fond d’un bar. Elles se parlent d’envie d’évasion, de besoin de sensation. Quelque chose d’inattendu qui perturberait leur équilibre monotone. Quelque chose qui mènerait à l’incertitude, la confusion, la liberté de choix. Elles concluent que dans le flou, il y a certainement quelque chose de délivrant.

Interrogatoire

  • Où as-tu vu les suspects ?
  • Dans un bar rue des Abbesses – je ne saurais pas de te dire lequel… c’était le cinquième bar que je voyais ce soir-là.
  • A quel moment de la nuit as-tu vu les deux suspects ?
  • Je ne saurais te dire ! Entre 22h et… 3h du matin.
  • Y avait-il beaucoup de monde dans le bar sus-désigné ?
  • Au début oui, puis après, moins.
  • Pourquoi avez-vous remarqué les suspects en particulier ?
  • Bah, elles ne faisaient que de se plaindre. De ce que je me souviens, elles s’ennuyaient fortement à Paris…
  • Leur comportement te semblait-il si singulier ?
  • Bah oui ! Nous étions dans un bar, voyons ! Un lieu positif, jovial. Et elles – elles ne me parlaient que de monotonie, d’embrouillement…Vous pouvez comprendre que je n’étais pas vraiment dans l’humeur d’avoir des conversations philosophiques à ce moment-là.
  • Comment s’est terminé l’échange ?
  • Je les ai laissées dans leur coin – pour retrouver une discussion moins déroutante.

Apartés

Cela faisait trois heures qu’on discutait avec Chloé. Y’en a marre de Paris et de ses habitudes. Elle me parle de son envie de partir, de vivre des expériences ailleurs que dans la ville où elle a toujours vécu. Elle est enfin sans boulot, sans responsabilités prégnantes. Moi non plus. Je confirme que mon quotidien m’ennuie et que je suis à la recherche de sensations bouleversantes. Je repense à ma jeunesse et aux moments où je ne comprenais plus rien, où je ne savais pas ce qui allait suivre. Pourtant cette incertitude ne me dérangeait absolument pas. Chloé me dit qu’elle n’en peut plus de la rigidité des journées et de ses devoirs. Elle préfèrerait ne pas savoir ce qui va se passer demain. Moi non plus je ne veux pas perdre l’effet de surprise dans ma vie, moi aussi je veux être libérée par des moments spontanés et troublants. On est toutes les deux d’accord que l’incertitude, cet entre-deux, ce flou, n’est finalement pas si mauvais que ça.

Négativités

Ce n’était ni le matin, ni midi, ni l’après-midi, mais à minuit. Ce n’était ni une brasserie, ni un restaurant italien, mais un lieu où l’on consomme des boissons souvent alcoolisées. Ce n’était ni des sœurs, ni des cousines, mais des femmes liées par amitié. Elles n’étaient ni seniors, ni des enfants, ni des étudiantes, mais des jeunes actives. Ce n’était ni une confrontation, ni une félicitation, mais une discussion chuchotée entre complices.

Elles ne ressentent la nécessité ni d’endurer, ni d’encourager, mais de rejeter et de s’évader. Ce n’était ni un mensonge, ni un instant fugace, mais un sentiment persistant qu’elles ne pouvaient plus supporter. Ce n’était ni l’indépendance, ni la contrainte, mais la confusion et flou qui pouvaient les libérer.

En « m »

Minuit. Estaminet. Amies murmurent. Manque d’émotions, d’improvisation. Monotonie commune uniforme unanime médiocre. Manifestation importante impérieuse et primordiale à mouvoir et mouvementer cette monotonie de manière dramatique. Pour semer le fantasme de l’embrouillement. Incidemment l’imprécision ne fait pas de mal.

Noémie

Texte original :

A Tombouctou le soleil est tombé.

En même temps que la mouche, il a sombré.

L'hiver n'est plus, les pullovers déchus.

Maintenant prostrés au placard, reclus.

Négativités :

Ce n’était ni à Bamako, ni à Gao, ni à Ségou mais dans une ville centrale du Mali, le long des berges du fleuve Niger. Il ne venait pas de se lever, ni vraiment de se coucher. L’astre ne s’était pas noyé, mais avec l’insecte ne s’était pas relevé. Ce n’était pas un vers, ni un asticot, mais une musca vrombissante. Ce n’était pas l’été, ni vraiment l’hiver, pas encore l’automne. Ce n’était pas une chemise, ni un gilet, mais un tricot qu’on ne mettait plus. Il n’était pas sorti, ni déplié, à peine repassé dans un meuble qui n’était ni une commode, ni une penderie.

Poor lay Zanglay :

At Tombooktju lay soley ayt tombey

Em meme tam quey la moutch, il ay soombray

L’heevayr n’ayt plu, ley pullovar deytchju

Mainteuhnant prostrey aut platcard, rreclju

Verlan :

A toubouc-tom, le leil-so est bé-tom

En même temps que la che-mou, il a bré-som

L’ver-hi n'est up, les overpull chu-dé

Maintenant strès-pro au car-pla, ils sont clu-re

Phonétique :

/ ɑ tɔ̃byktu lə solj e tɔ̃be

ɑ̃ mɛmə tɑ̃ kə lɑ muʃə il a sɔ̃bʁe

livɛ nɛ̃ ply lɛ̃ pylovɛ deʃy

mɛ̃ntənɑ̃ pʁostʁe o plakaʁ il sɔ̃ ʁəkly /

Mathis

Version originale :

C'est toujours au mauvais moment que l'on prend froid. Les arbres qui jonchent l'allée ne s'en préoccupent pas, eux, comme si on pouvait les plaindre! Quoi qu'il arrive ils retrouveront leur jeunesse dans quelques mois. Les fêtes populaires ne m'ont jamais attiré pourtant je ressens le vif besoin de réchauffer mes pieds en dansant une ancienne valse. Sur un parquet qui craque si possible, que lui aussi manifeste sa joie. Sur le boulevard que de joyeux comités, c'est la saison des généreux diners. On a rien trouvé de mieux pour se consoler de la brise piquante du lendemain matin.

Moi je :

Moi je prends toujours froid au mauvais moment. Les arbres de l'allée ne sont pas concernés, au printemps ils seront comme neufs donc moi je ne les plains pas. Moi les fêtes populaires, ça n'est pas ce que je préfère le plus, mais j'ai quand même envie de danser. Une valse, un rock, un tango, peu importe. Moi tout ce que je veux c'est entendre le parquet grincer sous mes pas. Vous voyez tous ces gens en train de manger sur le boulevard? Moi je vous le dis : c'est la saison des généreux diners. Et moi, j'adore ça, surtout si ça m'aide à me lever le matin.

Vulgaire :

La vache, qu'ça coince ! Et les arbres ils s'en foutent eux, ils perdent leurs feuilles et alors? Ils les retrouvent dans 3 mois, on va pas non plus les chialer ! Avec leurs fêtes de mes deux ils me gonflent, mais faut bien l'dire j'aimerais bien taper une p'tite danse histoire de me réchauffer un coup. Regarde-moi ça, tous en train de bouffer tandis que je me les caille, remarque c'est bien ce qu'il me faudrait dans le bide pour me faire sortir de mon pieu.

Tactile :

En fin de saison, le froid est palpable. Les solides végétaux, bien qu'arrachés de leur rude écorce et leur touffus apparat, sont soulagés à l'idée de sentir les bourgeons chatouiller à la fin de l'hiver. Lorsque les festivités m'agrippent, elles deviennent lourde de mondanité. Pourtant, je ressens une brûlante envie de poncer du pied une piste de danse, si son sol était rustique au toucher, il n'en serait que meilleur ! Les palpitants diner du long boulevard inondent ma bouche de salive, avec leur poulet à la peau craquante, les pommes de terre fondant sous la langue, les juteuses trompe la mort et le légèrement tannique grand cru de Bourgogne. Ils me donneraient la force de mordre à pleine dent le lendemain engourdi.

Inédite : États d'âme

J'ai froid

Je me compare aux arbres

Je les envies

Je ne me conforme pas aux fêtes de fin d'année

J'ai froid

Je conçois le bénéfice de danser pendant les fêtes de fin d'année

J'éprouve de la nostalgie pour une valse

Je fantasme cette valse dansée sur un vieux parquet

J'ai faim

J'envie ceux qui mange généreusement

Je fantasme ces généreux repas

J'ai froid

Je redoute demain matin

Anaïs

« Il est dix-sept heures trente, et je suis assise au premier rang, juste devant la scène, attendant en vain le lever de rideau. Mon voisin, un homme d'une trentaine d'années, fait craquer méticuleusement, chacune des osseuses parties de son corps : phalanges, doigts, chevilles et poignets s'accordent en même temps que notre orchestre. Une comédienne fait alors irruption sur scène : elle fait mine de courir au ralenti, regarde l'homme, croit le reconnaître et éclate en sanglots, de ces sanglots lourds que seuls les damnés du velours et de l'amour connaissent. »

Hésitations:

"Je n'en suis plus sûre, mais il devait être dix-sept heures. Oui, quelque chose comme ça : dix-sept heures, peut-être plus, peut-être moins ? J'étais... j'étais … Mais où étais-je donc déjà ? Au café ? Au théâtre ? A l'opéra ? Mon dieu, que la mémoire peut être traîtresse quand elle s'y met. Nous disions donc : j'étais quelque part assurément. Au premier rang ! Au premier ou au deuxième ? Olà ! Vraisemblablement, au premier. Je devais attendre quelque chose, assise à côté de quelqu’un, et il y avait là, une personne- un homme ou une femme, je ne sais tout à fait, qui faisait du bruit avec quelque partie de son anatomie, sans doute avec ses chevilles. On fit irruption sur scène. Comment ? Avec fracas ? Non, doucement, à petits pas. Non non, avec fracas ! Assurément, ce fut avec fracas. Ou bien au ralenti ? Il est possible qu'elle fixa l'homme-(je dis l'homme, mais ce fut peut-être une femme), avant d'éclater de quoi ? D'éclater de quoi ? De rire ? Ou de sanglots ? D'éclater de quoi, bon sang ?!"

Comédie:

Acte premier :

Scène 1 :

(Aux environs de dix-sept heures, à l'opéra.Un parterre de fauteuils rouges devant une scène .Une femme attend tandis que s'accorde l'orchestre.)

ELLE (impatiente, la voix pincée) :

« Qu'est-ce qu'ils attendent ? Mais qu'est-ce qu'ils attendent enfin ? Ils avaient dit dix-sept-heures trente. Il est presque trente. Et l'autre imbécile qui fait craquer tout son corps! I-N-S-U-P-O-R-T-A-B-L-E !

LUI : (continue à remuer doucement les chevilles, la regarde à peine, et fixe l'orchestre) :

-Hmm-Hmm.

Scène 2:

(Le rideau se lève. Silence. Une comédienne déboule sur scène, mal fagotée. Elle mime une course au ralenti.)

LA COMEDIENNE :( les yeux écarquillés, elle a reconnu l'homme au premier rang) :

-Mais c'est.. C'est... (sa voix déraille, elle explose en sanglots). Oh,mon dieu, c'est..

Rideau.

Vers libres:

Lorsque sonnent dix-sept-heures trente dans le cœur de l'impatiente,

Le rouge rideau,

Rechigne à se lever.

Trentenaire agaçant, glacial et grinçant,

Insupportable supplice,

Que supporte avec malice,

La condamnée.

Rideau !

Ralenti d'une course mal mimée,

Par la divine comédienne aux petits pieds,

Qui croit reconnaître,

L'être qui craque.

Cri lourd de sanglots,

Que seuls connaissent les cœurs,

L

A

S

S

é

S

Impressions:

"Bien installée. Jolie vue. Siège confortable. Retard. Impatience. Dérangée. Bruyant. Voisin qui craque. Pénible, mais pénible ! Accord avec orchestre. Enfin. Comédienne étrange. Malaise. Ralenti. Tristesse. Compréhension. Compassion."

Louis

Texte d’origine : La chaleur étouffante de cette fin d’après-midi semblait inhiber toute velléité d’activité quelconque. Les rues vides déroulaient leurs moites méandres entre les blocs somnolants des simples maisonnettes engourdies par les odeurs de friture, reliquats sensoriels du festin partagé un peu plus tôt. Toute la communauté gisait maintenant dispersée, à attendre le réveil nocturne, car pour le moment, il n’était l’heure de rien. Très bien Suggestion de formulation : à la place de « à attendre », « dans l’attente du réveil », ou « attendant le réveil... »

Composition de mots :

L’étouffanteur faindapraimidique inhibosemblait toutevelléité dactivitéquelconque. Viderues déroulaient moiteméandres entre somnolants-blocs simplemaisonnettesques friturodorativemengourdies, reliquasoriels du plutôfestin-partagé. La toute-communauté gisait dispersenant, àttendre le nocteil, carpourlement, était l’heurien.

Distinguo :

La chaleur étouffante (et non pas l’affameur et tout rentre) de cette fin d’après-midi (pas toi sept faims qui me dit prêt) semblait inhiber (non sans lait on est bien) toute velléité d’activité quelconque (pas doute la vieille active tes comptes). Les rues vides (au contraire des lues rides) déroulaient leurs moites méandres (au lieu de retroussaient l’heure boite de nez d’ambres) entre les blocs somnolants des simples maisonnettes (non en troquant les coqs gondolant de dessins mais honnêtes) engourdies par les odeurs de friture (et pas dans le gourbi parlé aux cœurs de fruits mûrs), reliquats sensoriels du festin partagé un peu plus tôt (qu’elle ne relie pas cassant sa kyrielle du fait sympa à Tanger elle ne peut pourceau). Toute la communauté gisait maintenant dispersée (n’a rien à voir avec la poutre Lacan menottée aux gésiers maintes nantis de persil), à attendre le réveil nocturne (haha pas tendre leur éveil de l’urne), car pour le moment (et pas tour les mamans), il n’était l’heure de rien (non bonheur d’étai mien).

Apostrophe :

O chaleur étouffante de cette fin d’après-midi ! Tu semblais inhiber toute velléité d’activité quelconque. Tu écrasais les rues vides déroulant leurs moites méandres entre les blocs somnolants des simples maisonnettes engourdies par les odeurs de friture, reliquats sensoriels du festin partagé un peu plus tôt sous ton auguste coupe. Tu avais vaincu la communauté maintenant gisante par la dispersion, et elle attendait ton coucher pour son éveil nocturne, car pour le moment, il n’était l’heure de rien, et surtout pas de te résister.

Cascade :

à d’ l’ n’ somnolants était les . gisait attendre vides d’après-midi inhiber réveil, velléité moites du rien les engourdies par reliquats, moment nocturne activité de quelconque tôt . chaleur heure des sensoriels car friture de rues, maisonnettes pour méandres il semblait partagé entre toute dispersée cette le pour le de maintenant festin simples odeurs déroulaient plus la blocs toute peu les leurs un de fin étouffante la communauté,

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